Un nouveau procédé pour valoriser le son de maïs
SOURCE : PHYS.ORG
Le son de maïs est rejeté lors de la production d’amidon de maïs et il n’a quasiment aucune valeur. Cependant, un nouveau procédé permet d’en extraire des fibres alimentaires antioxydantes et nutritives. Cela en ferait une ressource non seulement précieuse, mais aussi circulaire. En fait, le son de maïs renferme une grande quantité d’acide férulique qui est un puissant antioxydant.
Le problème est que cette substance est enfermée dans une matrice insoluble que les humains sont incapables de digérer. Du moins, c’était le cas jusqu’à ce que des chercheurs du Royal Institute of Technology (KTH) trouvent une manière de l’en libérer. Ils en ont ensuite fait un hydrogel qui achemine l’acide férulique vers les intestins.
Un hydrogel riche en antioxydants
Il est compréhensible que le son de maïs soit considéré jusqu’ici comme un déchet de production puisqu’il est insoluble. De fait, il est soit vendu pour l’alimentation animale, soit tout simplement jeté. Heureusement, des chercheurs de la KTH ont réussi à le valoriser. Pour ce faire, ils ont utilisé une méthode baptisée “extraction en eau subcritique”. Cette technique permet d’isoler les fibres solubles qui contiennent l’acide férulique.
D’après Francisco Vilaplana, l’étape suivante consiste en la création d’un hydrogel à partir de cette fibre alimentaire soluble. Pour ce faire, les scientifiques utilisent des enzymes naturels (laccase et peroxydase). L’hydrogel qui en résulte devient digeste et peut servir de prébiotique pour améliorer la santé intestinale. Il peut même être appliqué sur des plaies puisqu’il combat le stress oxydatif et favorise la cicatrisation.
Un pas de plus dans la lutte contre le gaspillage alimentaire
On estime que le marché mondial de l’amidon de maïs est supérieur à 120 millions de tonnes. Il devrait même atteindre les 160 millions de tonnes d’ici à 2026. Pourtant, la transformation de l’amidon de maïs produit jusqu’à 15 % de déchets. Ils prennent la forme de fibres ou de son de maïs.
« Nous avons montré que nous pouvions valoriser un coproduit en un matériau précieux pour des applications tant alimentaires que biomédicales, qui pourraient atténuer les processus inflammatoires. »
Francisco Vilaplana, un professeur associé à la division des glycosciences de la KTH
Selon lui, la nouvelle technique aide à réduire le gaspillage alimentaire. Elle répondrait même aux préoccupations mondiales en termes de durabilité et d’émissions de gaz à effet de serre.
Les travaux sur ce nouveau procédé ont été publiés dans Green Chemistry.