Un record du monde pour la nature
Après une première tentative de 103 km en 48 heures en août 2024, qui avait touché une audience de près de 100 millions de personnes à travers le monde, Noam Yaron, 28 ans, se remet à l’eau en juin prochain pour un défi titanesque en faveur de la Méditerranée. Nager 180 km entre Calvi en Corse et Monaco, pendant 5 jours et 5 nuits, sans sortir de l’eau, une première mondiale qui pourrait lui valoir le record de la plus longue nage continue en combinaison en courant neutre, homologué par la World Open Water Swimming Federation.

Photo : Timon Bachmann
L’arrivée de cet exploit hors norme se fera sur la plage de l’Hôtel Le Méridien Beach Plaza à Monaco, un lieu emblématique du littoral monégasque. Mais au-delà de ce défi sportif, l’objectif est clair : sensibiliser le monde entier à l’urgence de protéger la Méditerranée et sa biodiversité, grâce à une campagne de sensibilisation ambitieuse juste avant la Conférence des Nations Unies sur l’océan qui se tiendra à Nice.
Un cri d'alerte pour la Méditerranée
Bien que la Méditerranée ne représente que 0,8 % de l’océan mondial, elle abrite une biodiversité exceptionnelle qui disparaît rapidement. En seulement 20 ans, elle a perdu 52 % de ses poissons et animaux marins en raison de la pêche industrielle, de la pollution et de l’intensification du trafic maritime. À elle seule, cette mer concentre 25 % du trafic maritime mondial, dont les collisions avec les animaux marins constituent la première cause de leur mortalité non-naturelle dans la région. « Il faut que ça change », déclare Noam Yaron avec conviction.
Les Aires Marines Protégées
Le parcours de Noam traversera le Sanctuaire Pelagos, une zone gouvernée par l’Italie, la France et la Principauté de Monaco. Cette dernière s’est vu décernée le titre de la plus grande Aire Marine Protégée (AMP) de Méditerranée. Mais malgré leur désignation, les AMPs sont souvent inefficaces. Actuellement, seulement 0,04 % des eaux de la Méditerranée bénéficient d’une protection réelle. La France compte près de 600 AMPs qui ont presque toutes un point commun : elles autorisent des pratiques destructrices comme la pêche au chalut, malgré leur impact dévastateur sur les fonds marins et les espèces protégées. Pire, la moitié des animaux capturés sont rejetés, souvent morts ou blessés. « Si ces zones ne sont pas véritablement protégées, à quoi servent-elles ? », interroge Noam.
Une campagne participative pour protéger la Méditerranée
« Sensibiliser, c’est bien, mais agir ensemble, c’est encore mieux », ajoute Noam Yaron qui propose une initiative unique qui permet à chacun de devenir acteur de la préservation de la Méditerranée en devenant co-détenteur officiel de son record du monde. Comment ? Chaque mètre cube d’eau sur son parcours de 180 km peut être symboliquement protégé pour 5 CHF, une contribution accessible à tous. Ces fonds seront dédiés à financer des actions concrètes pour protéger la biodiversité marine et sensibiliser à l’urgence environnementale. Noam compte bien mobiliser sa communauté de près de 550 000 followers et son audience mensuelle qui atteint parfois les plus de 30 millions de personnes pour transformer ce défi sportif en un mouvement collectif porteur de sens et d’impact.
Agir avant la conférence des Nations Unies
Si Noam Yaron a choisi de lancer le départ de son défi en juin, ce n’est pas un hasard. Du 9 au 13 juin prochain, la ville de Nice accueillera la conférence des Nations Unies sur l’océan, un rendez-vous international qui pourrait marquer un tournant décisif dans la gestion des Aires Marines Protégées. La France, qui possède le deuxième plus grand espace maritime au monde, a une opportunité unique de prendre de véritables mesures et de montrer l’exemple : interdire les activités destructrices dans ces zones pour qu’elles soient réellement protégées.
Un appel à l’action
Noam Yaron appelle la France à créer 10 % de zones marines à protection stricte d'ici 2030, comme le recommande l’Union européenne. Il profite également d’encourager les 3 pays qui gouvernent le Sanctuaire Pelagos à fixer une limitation de vitesse à 10 nœuds sur la zone afin de limiter les risques de collision avec la faune marine, la première cause de mortalité non-naturelle des cétacés sur la zone. « Le compte à rebours est lancé » déclare Noam, « c’est maintenant ou jamais !»
Historique des défis
Noam Yaron n‘est pas à son coup d‘essai... Rappelez-vous, il avait réussi :
- En 2021 : la traversée du Léman, environ 80km à la nage en moins de 20h
- En 2022 : la traversée des 5 plus grands lacs de Suisse, 188 km de nage en 11 jours
- En 2023 : la traversée de la Suisse d'est en ouest en passant par les Alpes en triathlon, 750km et 13'000m de D+
- En 2024 : la première tentative Calvi-Monaco à la nage, interrompue par une mauvaise météo après 103km en 48h