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31 janvier 2018 | La Revue POLYTECHNIQUE 01/2018 | Flash

Une donation de douze millions pour un centre pour muscles artificiels

Une donation de la Fondation Werner Siemens va permettre à l’EPFL, en collaboration avec l’Hôpital universitaire de Berne, de développer un centre pour muscles artificiels. Le premier projet, planifié durant les quatre années à venir, consiste à développer un système d’assistance cardiaque moins invasif pour aider les cœurs en défaillance. Dans une deuxième phase, un second projet de reconstruction faciale viendra s’ajouter, qui permettra de recréer des expressions faciales.
La défaillance cardiaque est la conséquence ultime de nombreuses maladies cardiaques. Dans cette situation, seule une greffe ou un système d’assistance complexe permet de sauver les patients. Pour aider l’organe dans sa fonction de pompe, des chercheurs du Laboratoire d’actionneurs intégrés (LAI) de l’EPFL à Microcity, à Neuchâtel, travaillent depuis quelque temps déjà, sur un nouveau système d’assistance cardiaque moins invasif. Il s’agit d’une prothèse constituée d’un anneau fixé autour de l’aorte et commandé par un système à induction magnétique, qui n’entre pas en contact avec le sang, évitant ainsi les problèmes d’hémorragie et de thrombose. Ce projet a particulièrement séduit la Fondation Werner Siemens, qui vient d’attribuer douze millions de francs à l’EPFL pour développer un Centre pour muscles artificiels.
Afin de développer le système d’assistance, le Laboratoire d’actionneurs intégrés d’Yves Perriard travaillera en étroite collaboration avec le chirurgien cardiaque Thierry Carrel, directeur et médecin-chef du Service universitaire de chirurgie cardio-vasculaire à l’Hôpital universitaire de Berne.
Plus concrètement, le dispositif imaginé se compose d’une série d’anneaux, conçus dans un matériau ayant la propriété de se dilater lorsqu’un courant lui est appliqué et de se contracter lorsqu’il est relâché. Ces réactions étant immédiates, elles offrent ainsi un mouvement de va-et-vient qu’il est possible de contrôler en temps réel.
Les moyens mis à disposition par la Fondation Werner Siemens permettent de créer toute une équipe autour de ce Centre pour muscles artificiels: six personnes à plein temps – soit deux doctorants, deux post-doc et deux ingénieurs – s’attèleront à développer la technique. Viendront s’y adjoindre les compétences de Thierry Carrel, un chirurgien cardiaque renommé.