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12 août 2025 | La Revue POLYTECHNIQUE | Énergie & Environnement

Vers un accord mondial sur les plastiques

Du 5 au 14 août 2025, Genève accueille la cinquième session de négociations en vue d’un accord mondial destiné à lutter contre la pollution plastique. La délégation suisse défendra l’adoption d’un texte juridiquement contraignant couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques. L’initiative s’inscrit dans un contexte où la production mondiale, sans intervention, pourrait doubler d’ici 2040.

La pollution plastique est désormais considérée comme l’une des urgences écologiques les plus pressantes. Bien que présente à toutes les étapes – de la production à l’élimination – sa régulation internationale reste lacunaire. En 2022, l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement a décidé de lancer l’élaboration d’un traité global, assorti d’obligations claires et applicables à tous les États.

Pour la Suisse, cet accord devrait non seulement limiter la production et la consommation de matières plastiques neuves à des niveaux durables, mais aussi organiser la suppression progressive des produits les plus problématiques, notamment les articles à usage unique, les plastiques difficiles à recycler et ceux contenant des substances chimiques dangereuses.

Des négociations complexes

Parvenir à un consensus mondial sur des règles contraignantes demeure un défi diplomatique. Les intérêts économiques et les capacités techniques des États varient considérablement, ce qui freine l’alignement sur des objectifs ambitieux. La Suisse plaide pour que le futur traité tienne compte de ces disparités et inclue un mécanisme d’aide financière aux pays disposant de moyens limités, afin qu’ils puissent appliquer les mesures prévues.

Dans cette optique, la Confédération se propose d’accueillir à Genève le secrétariat permanent du traité. Une telle décision renforcerait encore le rôle de la ville comme centre névralgique du multilatéralisme et des négociations environnementales internationales.

Une mobilisation suisse au plus haut niveau

Katrin Schneeberger représentera la Suisse lors de la séance d’ouverture le 5 août, suivie d’une conférence de presse. Les 13 et 14 août, Albert Rösti prendra le relais pour défendre la position helvétique dans les discussions politiques finales. « La pollution plastique est un problème mondial pour lequel il faut trouver des solutions à l’échelle mondiale. La Suisse apporte des propositions concrètes », a-t-il rappelé.

Ce positionnement repose sur un mandat clair du Conseil fédéral : obtenir un texte qui protège à la fois l’environnement et la santé humaine, tout en restant applicable et mesurable sur le terrain.

Des attentes élevées, un avenir incertain

L’issue de cette cinquième session reste imprévisible. Les cycles précédents ont montré que si l’urgence est largement reconnue, les divergences sur la portée et la nature contraignante du traité persistent. L’équilibre entre ambition environnementale et faisabilité économique sera au cœur des débats.

Pour la Suisse, l’enjeu dépasse la seule question des déchets. Il s’agit d’agir sur l’ensemble de la chaîne de valeur des plastiques, de la conception des produits jusqu’à leur traitement final, afin de réduire durablement leur empreinte écologique et sanitaire.